Le grand chamboule tout (Extrait DNA du 21 mai 2015)

 

Commentaire:

Les impostures de Monsieur Herth.

Il y a des gens qui n’ont vraiment pas de chance ! A peine investie par le mouvement macroniste « En Marche », Éliane Tomaszewski, doit renoncer à faire campagne, pour « raisons de santé » (DNA du 19 avril 2017). Nous lui souhaitons un prompt rétablissement ! Pas de chance, non plus, pour Jacky Kracher, soutien sélestadien d’Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, et qui pouvait reprendre espoir d’être choisi comme candidat « En Marche ». L’ancien socialiste s’y voyait déjà depuis un certain temps (DNA du 25 avril 2017), prévoyant d’affronter un député sortant fatigué, manquant de motivation, et qui devait « laisser la place ». Mais comme il considérait déjà Antoine Herth comme un « gars bien », gageons qu’il mettra de côté ses exigences de renouvellement pour faire gagner le député sortant.

Car le malheur des uns, c’est bien connu, fait le bonheur des autres. Antoine Herth est désormais le candidat d’Emmanuel Macron dans la cinquième circonscription du Bas-Rhin, ce qui a été officialisé par le dirigeant du mouvement « En Marche » dans le département, et surtout par Antoine Herth lui-même (DNA du 21 mai 2017). Doublement chanceux, Antoine Herth ne peut désormais plus se voir retirer l’étiquette des Républicains, même s’il prône un soutien au nouveau président que son parti condamne dans les termes les plus durs. On sait que Bruno Le Maire, dont se réclame Antoine Herth, a, quant à lui, été exclu de la droite… Antoine Herth fera donc campagne sous les couleurs de la droite, avec un discours qui n’est pas celui de sa famille politique, pour soutenir un président de gauche, héritier de François Hollande. La circonscription de Sélestat-Erstein, ancrée à droite depuis des générations, se laissera-t-elle entraîner vers la gauche par ce tour de passe-passe ?

Pour compliquer encore la situation, Antoine Herth brigue un quatrième mandat afin de soutenir la politique d’un président qui veut limiter le nombre de mandats à trois ! Mais le député sortant expliquera sûrement ce paradoxe par son nouveau slogan, la « bienveillance exigeante » : il s’agira, en l’occurrence, d’ « exiger » la non-limitation des mandats, et probablement de maintenir quelques autres aménités…

Il faut dire que le député sortant n’est nulle part plus à l’aise que dans l’ambiguïté. Sur le site internet des Républicains du Bas-Rhin, Antoine Herth a dénoncé la pétition « Alsace, retrouve ta voix ! » (signée par 117 000 citoyens hostiles à la fusion de l’Alsace dans la région Grand Est) comme la manifestation d’une « dérive extrémiste ». Aujourd’hui, il dénonce dans son tract électoral, « l’intégration de la région Alsace dans le vaste Grand Est contre l’avis de sa population »… La juxtaposition des deux prises de position se passe de commentaire. Dans les DNA du 21 mai 2017, pour justifier son retournement de veste macroniste, Antoine Herth invoque le modèle politique du consensus en vigueur en Allemagne. Mais il oublie une chose essentielle : ce consensus s’opère en premier lieu à l’échelle des Länder, grands et petits, qui jouissent d’une autonomie bien plus vaste que celle revendiquée par les tenants de la prétendue « dérive extrémiste ».

Si le député frontalier a visiblement des lacunes dans la connaissance du voisin allemand, il paraît aussi coupé – et c’est beaucoup plus grave – des aspirations de ses électeurs alsaciens. En effet, un sondage paru dans les DNA du 18 mai 2017 indique que 84% des Alsaciens souhaitent le retour d’une Région Alsace, et que 58% des Alsaciens souhaitent que cette Région Alsace bénéficie d’un statut spécifique, avec une certaine autonomie. Pendant ce temps, Antoine Herth, en bon Parisien qu’il est devenu, soutient un président qui veut bidouiller, depuis la capitale, des départements-métropoles. Traduction pour l’Alsace : le Bas-Rhin annexé et dirigé par les socialistes de l’Eurométropole de Strasbourg.

Les électeurs de la 5e circonscription du Bas-Rhin méritent mieux que le candidat caméléon servi par le système,  complètement coupé du peuple, qui se soumettra à toutes les réformes farfelues qui seront pondues sous prétexte de rentabilité et d’efficacité (arguments fallacieux déjà invoqués par les créateurs du Grand Est, dont Emmanuel Macron était le complice). Antoine Herth n’est plus le candidat de la défense de l’Alsace. Il n’est plus, non plus, le candidat du centre alsacien, qui est l’identité politique de sa circonscription. Heureusement, les Alsaciens ont leur candidat dans ces élections, c’est le Docteur Gérard Simler, qui appelle tous les électeurs, notamment de la droite et du centre, à retrouver leurs valeurs dans le parti Unser Land.

Weg mìt ‘m Schwìndler, jetz wan m’r d’r Sìmler!

 

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