L’entretien (extrait DNA édition Sélestat du 12 mai 2017)

« Décentraliser le pouvoir » Gérard Simler porte sur la 5e circonscription les idées d’Unser Land, qui visent à donner à l’Alsace davantage d’autonomie.

Pourquoi êtes vous candidat aux législatives ?
– Ça n’était pas forcément inscrit à l’agenda, mais j’ai fait partie de la majorité alsacienne et j’ai vu, lors des élections départementales, la hargne avec laquelle la majorité a tout fait pour détruire l’Alsace. Si les socialistes ont initié le redécoupage des régions, Les Républicains leur ont donné un sacré coup de pouce !
– Comment comptez-vous vous y prendre pour donner à l’Alsace une autonomie?
– L’article 72 de la Constitution prévoit déjà des collectivités à statut particulier comme c’est le cas pour la Corse ou le Grand Lyon. Selon un sondage demandé par Unser Land, 84 % des Alsaciens sondés sont en faveur d’un retour à l’Alsace.
– Quelle Alsace imaginez- vous?
– Une Alsace qui décide, libre et responsable. Pour cela, notamment, en lieu et place du millefeuille administratif, nous proposons trois strates : les communes, les pays ou territoires de vie et l’assemblée d’Alsace, délibérante et avec un exécutif. L’idée majeure, c’est vraiment de décentraliser le pouvoir, actuellement concentré dans un rayon de deux kilomètres autour de la Tour Eiffel.

– Cela signifie donc renforcer le pouvoir des communes ?
– Nous prônons le principe de subsidiarité : tout ce qui peut être fait par la commune le sera. Ce que les communes ne pourront pas faire relèvera du territoire de vie.
– Les communautés de communes disparaîtraient ?
– Elles seraient regroupées au sein des territoires de vie : sept dans le BasRhin,
sept dans le HautRhin.
Le territoire de vie de Sélestat regrouperait peu ou prou la circonscription actuelle, jusqu’à Erstein. On pourrait imaginer aussi que les communautés de communes se déterminent elles mêmes sur l’appartenance à tel ou tel territoire de vie.
– Autant d’autonomie à autant d’échelles ne risque pas d’être chaotique ?
– Plus un territoire est autonome, plus il est responsable et réussit économiquement. Les Länder allemands et les cantons suisses en sont un bon exemple. C’est pourquoi nous souhaitons également la régionalisation du système éducatif de l’Education nationale, avec une possibilité
d’immersion en dialecte jusqu’à 6 ans, et la régionalisation de la politique de l’emploi, entre autres.
– N’y a t’il pas aussi un risque de repli identitaire ?
– Au contraire ! L’Alsace est ouverte sur l’Europe. Nous sommes commercialement davantage tournés vers l’Allemagne ou la Suisse que vers l’intérieur. Nous sommes aussi ouverts sur la culture française mais Paris est fermé à la nôtre.
– Comment voyez-vous votre rôle si vous êtes élu ?
– J’accompagnerai tous les projets porteurs et positifs pour nos concitoyens.
– Que pensez-vous du score du FN à la présidentielle ?
– On diabolise ces gens, mais ils expriment un mécontentement, un rejet du système. En revanche, des affiches disent que Marine Le Pen nous rendra l’Alsace mais comme elle veut la disparition des régions c’est une coquille vide qu’elle nous rendra.
– Vous espérez récupérer une partie des voix frontistes ?
J’ai bon espoir que les gens se rendent compte que le FN est une impasse et que voter pour n’importe quel autre parti qu’Unser Land, c’est contribuer à la disparition de l’Alsace.

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