Nul ne peut dénier au député « républicain » Laurent Furst, dans la circonscription voisine, sa qualité de défenseur de l’Alsace. Mais cette défense
doit s’appuyer sur une connaissance solide des réalités institutionnelles, sans quoi elle se condamne par elle-même. Or Laurent Furst a visiblement fait preuve d’un grand amateurisme en s’indignant de l’absence de l’alsacien dans l’arrêté du 15 mars 2017, qui crée les options basque, breton, catalan, corse, créole, occitan-langue d’oc et tahitien au concours de l’agrégation (voir la bien nommée rubrique « postures » des DNA du 10 avril dernier). Car l’agrégation en langue régionale alsacienne existe déjà : il s’agit de l’agrégation d’allemand, puisque l’allemand, forme standard de nos dialectes alémanique et francique, est reconnu comme la « langue régionale d’Alsace ». C’est ainsi que les élèves de section bilingue passent le Diplôme National du Brevet avec cette mention. Naturellement, le parti Unser Land ne souhaite aucunement remplacer le parler dialectal par l’allemand, c’est même sa raison d’être que de le sauvegarder. C’est pourquoi Unser Land soutient non seulement l’initiative formidable de Thierry Kranzer pour l’ouverture de crèches en alsacien, mais réclame également l’immersion en alsacien dans les écoles maternelles publiques, et de véritables cours d’alsacien par la suite. Une position ambitieuse, la seule capable de sauver nos dialectes alémanique et francique… et que l’on ne trouve pas dans le programme du parti parisien représenté à Molsheim par Laurent Furst. Au lieu de vouloir construire un toit sur un bâtiment qui n’existe pas, ce dernier aurait été plus cohérent et plus efficace dans sa défense de l’alsacien en rejoignant Unser Land !