FN : le parti qui sonne creux (S’klingt hole)

Et rien sur l’Alsace?

 

Le FN est-il véritablement un parti politique, c’est-à-dire une organisation dotée d’un programme qui cherche à accéder à différents niveaux de responsabilité politique pour appliquer ce programme ?

La prestation lamentable de Marine Le Pen lors du débat de l’entre-deux-tours des élections présidentielles a clarifié les choses : non, le FN n’a pas de programme, en tous cas pas en ce moment. Le flou entourant la question monétaire en est le témoignage le plus frappant. Une clarification est promise… pour après les élections législatives ! Au final, Marine Le Pen a largement et profondément déçu dans ses propres rangs. Comment faire confiance à une présidente de parti qui semble jouer à faire de la politique, au dépend de ses électeurs ?

Certes, plusieurs communes de notre 5e circonscription du Bas-Rhin, notamment dans le Ried, ont quand même placé Marine Le Pen en tête au second tour des élections présidentielles, mélange de protestation contre l’oligarchie incarnée par Emmanuel Macron et d’adhésion à un système de valeurs fondé sur l’ordre et la défense de l’identité autochtone, conceptions au demeurant tout à fait acceptables.

On l’aura compris : tout en affirmant mes valeurs humanistes, héritées du christianisme rhénan qui a façonné l’homme que je suis, et pratiquées au quotidien dans mon activité de médecin généraliste, je n’ai pas pour habitude de montrer du doigt les « communes FN » pour tenir un discours moralisateur. Électeurs du FN, je vous ai rencontrés lors de la campagne, je vous ai parlé, et votre colère je la comprends ! Mais je vous exhorte à ne pas vous tromper d’identité à défendre ! L’identité menacée n’est pas l’identité française : l’identité menacée de disparition, à très court terme, est notre identité alsacienne, fondée sur cette richesse et cet atout magnifique qu’est notre langue ancestrale, l’alsacien (je devrais dire « nos langues ancestrales », pour nos concitoyens welches de la vallée de Villé, dont je défendrai également, cela va de soi, les revendications culturelles et linguistiques).

Ce combat, Unser Land ne le mène pas contre la France : nous l’avons montré en faisant flotter le drapeau français à côté du « Rot un Wiss » à Orschwiller, le 4 juin dernier, à l’occasion du Slow up ! Nous nous battons pour changer la France centralisatrice en un pays respectueux de ses régions et qui donnera aux Alsaciens le cadre indispensable à la sauvegarde de leur patrimoine culturel et linguistique.

Or le FN n’est pas du tout disposé à donner ce cadre-là à l’Alsace (souvenons-nous de sa prise de position contre le Conseil Unique d’Alsace lors du référendum de 2013 et de l’éjection de Patrick Binder, qui s’était positionné pour l’Alsace…). Si le FN veut la suppression du Grand Est, c’est parce qu’il veut la suppression de toutes les régions : difficile de faire renaître une région Alsace avec un tel projet ! Il n’y a donc pas de slogan plus mensonger que « Seule Marine nous rendra l’Alsace ». D’ailleurs, que connaît « Marine » à l’Alsace ? Le peu qu’elle en a dit lors de son meeting express à Monswiller laisse présager une culture régionale alsacienne extrêmement limitée… Bref, Marine Le Pen ne s’intéresse pas à l’Alsace.

Affiche de propagande du FN en faveur du « NON » lors du référendum pour le Conseil Unique d’Alsace

La profession de foi de ma concurrente FN, Éliane Klein, est un exemple supplémentaire – s’il en fallait – du caractère parisien et ultra-centraliste de son parti. Il s’agit d’un document passe-partout, probablement répandu à l’identique de Dunkerque à Bonifacio, qui ne laisse aucune liberté à la candidate. Naturellement, la profession de foi de la candidate FN ne parle nulle part de l’Alsace ! Pauvre Éliane Klein ! Une personne fort sympathique, avec laquelle j’ai eu l’occasion de discuter à l’époque où les militants FN n’avaient pas encore abandonné le terrain suite à la déprime des présidentielles… Qu’est-elle allée faire dans cette galère ? Alors qu’elle prétend défendre l’Alsace, Éliane Klein n’a pas répondu « oui » au questionnaire de l’Initiative Citoyenne Alsace (ICA) sur le retour à une institution politique propre pour l’Alsace (DNA, 06.06.2017) : sans doute par crainte de se faire taper sur les doigts par la direction parisienne du FN ! Trois autres candidats du même parti, ignorant visiblement la ligne de ce dernier, ont, au moins, montré un certain courage en approuvant le retour à un conseil régional d’Alsace… Sur ce point, Éliane Klein est le digne pendant du candidat caméléon Antoine Herth, qui n’a pas non plus répondu « oui » à l’ICA…

Pour conclure, je dis aux électeurs FN légitimement déçus par un parti et une dirigeante qui se sont moqués d’eux, et qui se moquent de l’Alsace, de ne pas persévérer dans cette impasse politique. Osez changer votre vote ! N’ayez pas peur de rejoindre Unser Land ! Nous sommes une formation politique 100% alsacienne, proche de vous, qui rassemble des Alsaciens venant de toutes tendances politiques et qui mettent leurs différences de côté pour sauver leur région, leur Heimet. Dìs G’fühl – de Liab vu-n-r Heimet – kenna de Jàkobiner eifàch nìt verstehn! Also kumma mìt! Wähla mìt! Ne croyez pas ceux qui nous dépeignent comme d’angéliques naïfs. Nous comprenons très bien, par exemple, l’importance de la problématique migratoire. Unser Land n’est pas pour une immigration incontrôlée, mais cherchera le juste équilibre entre générosité d’une part, réalisme économique, social et culturel d’autre part. Enfant du Ried, je suis profondément attaché au maintien de l’identité alsacienne, et donc à l’impératif de l’intégration des nouveaux arrivants, ce qui suppose des contingents limités, et, en même temps, je porte en moi cette histoire de la bande rhénane, qui a fait de nos grands-parents et parents des réfugiés en 1939, lorsque nous avons été accueillis en Dordogne, entre bienveillance et méfiance.

Je fais confiance en votre amour de l’Alsace !

Les 11 et 18 juin, en me faisant l’honneur de porter vos voix sur mon nom, vous voterez pour l’Alsace !

In elsassischer Bruederlichkeit,

Dr Gérard Simler

 

 

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